C'est drôle, à l'hôtel, chaque fois que je mentionne à quelqu'un que mon remplacement de poste se termine ce vendredi, la première réaction des gens est de me plaindre parce que je perds ma job... Tsss personne ne semble penser que comme je remplaçais un poste, je reprends le mien... Alors on me demande ce que je vais faire, si je me cherche autre chose ailleurs, si je suis déçue...
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Je suis une insécure, donc, je suis pas du tout le genre à prendre un poste comme ça, sans savoir ce qui m'arrivera après... si je risque de perdre, je ne ferai pas un tel move... ceux qui me connaissent bien vous le diront, j'ai besoin de savoir ce qui va se passer, de prévoir l'imprévisible... Insécurité quand tu nous tient... c'est un de mes plus grands traits de caractère, ça et l'hypersensibilité... beau match!
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Ce qui fait, quand on mixe le tout, une fille insécure qui, si elle ne connait pas le déroulement des choses, craint, pleure, s'enfonce dans son insécurité, tel un sable mouvant. La joie!
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Cet après-midi, je ramasserai mes choses qui ont fait que dans ce bureau, je me sentais à ma place. Je replacerai les choses que la fille que je remplace avait laissé: tapis de souris à l'effigie de sa fille, médicaments dans le tiroir, dossiers sur le coin droit, photos sur le mur, fond d'écran laid et ordinaire. Je ramènerai chez moi mes 3 paires de chaussures, mon tapis de souris, mes multiples pinces à cheveux, mes compotes de pommes de secours (manquer de sucre, c'est pas bon pour moi), mes 2 vestons accrochés au dos de ma porte, mes CD que j'écoutais pour parfois m'aider à survivre à une journée trop pénible.
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Je rendrai mes clés à la contrôleure, lui remettrai ma lettre de remerciement et quitterai à 17h05, en me disant que pour quelqu'un qui n'a pas suivi de cours de comptabilité, que je m'en suis tout de même bien sorti. En me disant que toute bonne chose à une fin et que je retourne dans mon élément. En me disant que peut-être un jour, un poste qui me conveindra et qui sera fait pour moi se pointera à l'horizon et que cette fois-ci sera peut-être la bonne, le moment où l'on me fera confiance et où l'on croira en mes capacités, où l'on croira en moi. Le moment où l'on ne me dégradera pas par des paroles blessantes et inutiles.
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Encore aujourd'hui, je me dis que sachant ce que je sais aujourd'hui, j'ai perdu du temps et de l'estime personnelle à appliquer sur un poste qui était comblé d'avance. J'ai perdu beaucoup alors que l'on ne m'a donné aucune chance de me faire valoir, où l'on m'a rapidement fait savoir que ma démarche était totalement inutile dans mon cheminement de carrière. Encore aujourd'hui, suite à ces évènements, lorsque je vois un emploi qui pourrait m'intérresser, je passe rapidement à autre chose croyant que de toute façon, je perdrai mon temps, croyant que je n'ai aucune chance.
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En mars 2006, on acceptait mon offre de remplacement pour le congé de maternité d'une durée d'environ 1 an. Voilà qu'en février 2007, je réalise que le temps passe rapidement, que ce que l'on veut versus ce que les autres attendent de nous ne vont pas toujours de pair, que le cheminement que j'avais prévu dans ma tête ne se déroule finalement pas comme tel. Que j'ai vécu en un an des déception et de bons moments. Que j'ai beaucoup trop cru en certaines choses et qu'en bout de ligne, mon insécurité revient toujours me hanter.
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Je voudrais croire et savoir que tout ira toujours bien et qu'un jour j'obtiendrai LE poste pour lequel je travaille tant. Je voudrais être confiante et avoir le courage de foncer, mais le peu de confiance en moi que j'avais, je dois la rebattir, parce que quelqu'un a visé juste en mentionnant une phrase qui ne pouvait que m'affecter et me toucher droit au coeur. Parce qu'une personne qui ne me connais en rien a décidé de me tasser sans même me donner ma chance de prouver et de démontrer ce que je suis capable de faire. Je travaille présentement à surmonter cette éprueve qui m'a ébranlée, je travaille à passer à autre chose, à ne plus être affectée par tout ça. C'est loin d'être évident et malheureusement, ça ne se fait pas en criant ciseaux, sinon croyez-moi, j'aurais déjà mis tout ça de côté!
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Je crois sincèrement que je vais vraiment miser sur la chose la plus importante pour moi, ma vie personnelle plutôt que professionnelle, je risque ainsi d'être davantage heureuse et accomplie que si je m'efforce de démontrer qui je suis à des gens qui n'en ont finalement rien à faire. Triste, mais réaliste.
