Un mal pour un bien

Parce que les mauvaises nouvelles font la file à ma porte, la toute dernière m'est arrivée mercredi dernier.

Pour environ deux mois, peut-être plus si la situation ne s'améliore pas, je ne travaillerai que 3 jours par semaine (exception faite des semaines de fin de mois et d'inventaire parce que mon boss ne peut y arriver seul). Je tombe donc à 60% de mon salaire, sans possibilité de compensation par le chômage. Tout ça dû à la super-crise économique qui fait qu'à l'établissement hôtelier où je travaille (comme dans tous les autres j'imagine), le taux d'occupation à chuté considérablement, de même que les réunions et les congrès. Il faut donc couper dans les salaires, tout le monde y passera, à différent degré.

Bien que cette nouvelle n'en soit pas une bonne, en considérant que mon chum voit aussi son salaire diminué au même moment (mais les comptes eux ne diminuent pas... ), j'ai encaissé la nouvelle mieux que je ne le croyais. Par sur le coup bien sur, en fait j'ai fondu en larme devant mon patron... je suis émotive et je n'ai plus vraiment la capacité par les temps qui courent d'encaisser les mauvaises nouvelles sans réagir. Par contre, après réflexion, je réalise que cela me fera un bien immense, pas à mon porte-feuille, mais à ma santé physique et psychologique. Je pourrai me reposer, prendre du temps pour moi, aller à mon prochain rendez-vous chez le docteur sans revenir au travail encore bouleversée etc. J'ai besoin de repos, de me refaire des réserves et des forces. J'ai besoin de lire des livres, de faire des siestes, de passer du temps en famille, la tête reposée.

Le récit d'une mauvaise nouvelle

9 janvier 2009

Je vois ma docteure pour mon rendez-vous annuel général, elle me demande d'aller passer un examen banal.

Mercredi 25 mars 2009

L'examen banal a lieu, quoi que douloureux, je me dis que le prochain ira dans minimum un an, selon ce que ma docteure ma dit à mon rendez-vous annuel. Le docteur qui lui fait l'examen dit qu'il préfère en refaire un dans six mois et que si cet examen et le prochain s'avèrent impeccables, tout sera parfait et pas de nouvel examen à faire.

Mercredi 1er avril 2009

Une semaine jour pour jour après le super examen, la secrétaire du docteur m'appelle pour me dire que celui-ci souhaite me revoir dans 6 semaines au lieu de 6 mois... Le coeur me faire trois tours, je la bombarde de questions, mais comme elle n'est que la secrétaire, elle n'a pas accès à l'information de mon dossier, ni le droit de m'en divulguer quoi que ce soit, elle me mentionne que ma docteure aura une copie du rapport d'examen et des résultats pour mon dossier. Je lui demande si elle peut s'informer et me rappeller, en lui précisant que cela m'inquiète énormément. J'en parle avec mon chum le soir, et il me suggère aussi d'appeler ma docteure, peut-être quelle pourra me renseigner.

2 avril 2009

Je laisse un message au bureau de ma docteure, mais comme elle est interne à l'UMF, elle n'est pas souvent au bureau ce printemps et me rappelra donc le mecredi suivant.

Lundi 6 avril 2009

9h00 am, la journée au bureau commence à peine, mon téléphone sonne, c'est la secrétaire du docteur qui me rappelle, tout ce quelle est en mesure de me dire c'est que j'ai des cellules pré-cancéreuses de haut-grade (niveau le plus avancé). Pour le reste, je n'entends plus ce quelle me dit et je ne vois déjà plus clair. Je réussis de peine et de misère à passer au travers ma journée au travail, non sans quelques montées de larmes... Le soir venu, je m'effondre, je n'en reviens juste pas... j'ai 28 ans, j'ai toujours été raisonnable, je ne mérite pas ça.

Jeudi 9 avril 2009

Ma docteure me rappelle et est en mesure de me donner plus d'informations, de répondre à quelques une de mes questions. J'aurai besoin d'une intervention pour enlever ces cellules de mon corps, qui seront envoyées en analyse, ensuite s'en suivra un suivi très serré pour s'assurer que de nouvelles cellules ne fassent pas leur apparition. Si rien n'avait été vu à temps, d'ici quelques années, c'est un véritable diagnostic de cancer qui m'attendait au détour. Malgré tout, il y a un risque de récidive de 10% et une crainte qui ne me quittera jamais. À chaque nouvel examen, je craindrai un appel m'annonçant, à nouveau, de mauvais résultats.

Aujourd'hui, 13 avril 2009

Depuis la nouvelle, j'angoisse, j'ai des montées de larmes soudaines, je suis fatiguée physiquement et épuisée psychologiquement. Les quelques personnes qui sont au courant ont beau me répéter que c'est PRÉ-cancéreux, que le cancer n'y est pas encore, dans le mot "pré-cancéreux", il y a tout de même le mot "cancer" et ça me fait peur comme jamais. Et quand nous sommes directement touchées, on ne voit pas ça comme les autres et on ne rationalise pas en jouant sur les mots comme les autres. J'ai beau dire que je n'ai qu'à encaisser le choc, cette fois-ci, c'est beaucoup plus difficilement réalisable que je ne l'aurais cru.

Je me réveille chaque matin avec la nette impression d'avoir fait un mauvais cauchemar, mais une fois réveillée, la réalité me rattrape immanquablement, non je ne rêve pas.

Coup de coeur.., coup de masse... ÉDIT

Coup de coeur à....

Mon amie Karine, ma bijoutière, mais surtout mon amie, est descendue de Québec pour voir ses parents ce week-end et elle a même réussi à me libérer une soirée pour que nous soupions ensembles!!! Encore une fois, ce fût une soirée mémorable, des discussions à profusions, un joli pot-pourri de sérieux et de blagues,mais surtout des heures de rires. Il a même fallu que la serveuse nous indique qu'ils étaient prêts à fermer pour que nous quittions le restaurant marocain. Merci Karine, ça m'a fait un bien immense, la prochaine fois, c'est moi qui monte te voir à Québec!!! ;)

Coup de masse pour...

J'ai déjà dit que 2009 était une année merdique pour moi... c'est toujours aussi vrai. J'ai eu à passer des tests à l'hôpital il y a 1 semaine et demi. Une semaine jour pour jour après ceux-ci, j'avais des nouvelles du bureau du Dr qui veut me revoir d'ici 4 semaines plutôt que le 6 mois initialement prévu. J'ai pris mon rendez-vous, mais je n'ai pas pu arracher plus de détails à la secrétaire du médecin. Il n'en fallait pas plus pour que j'angoisse et que je m'imagine les pires scénarios. Mes recherches sur internet n'ont fait qu'augmenter mon inquiétude. Quand il ne se passe rien qui me tienne le cerveau occupé, j'y pense. Quand j'y pense trop, je pleure. Voilà

Édit: J'ai eu des nouvelles de la secrétaire du Dr et malheureusement je ne m'inquiète pas pour rien... ça n'augure rien de bien... je suis complètement assomée... je vais devoir me ressaisir et ne pas laisser cette nouvelle m'Écraser, mais pour l'instant, je dois la digérer...